Trois coups retentissaient contre ma porte d’entrée alors que j’étais assoupi sur mon canapé, la télé encore allumait tournait encore et diffusait un téléfilm bidon que je n’avais même pas suivi. Je me demandais bien qui cela pouvait-il bien être. J’espérais qu’il ne s’agissait pas de l’un de mes frères et sœurs venu m’enguirlander et me faire une morale de trois heures. J’imaginais déjà le discours que ma grande sœur me ferait ou les insultes que la plus jeune m’enverrait. Je me décidais alors me lever pour aller voir qui venait ainsi à l’improviste. Je n’avais pourtant prévenu personne de ma blessure, ni même de ma sortie d’hôpital. Je savais que je me ferais tapé sur les doigts si ma fratrie l’apprenait, ils n’auraient pas aimé que j’insiste pour quitter l’établissement avant que l’on m’y autorise et pourtant j’étais chez moi. J’avais eu pour objectif de reprendre immédiatement le travail mais mon employeur ne l’avait pas entendu de cette oreille et m’avait mis à pied pendant deux semaines minimums. Je me demandais alors ce que j’allais bien pouvoir faire de mes journées. Le travail, c’était clairement ce qui me faisait avancer dans la vie, qui me donnait une raison de me lever chaque matin. Il y avait mes enfants aussi, mais je n’étais pas ce genre de père gâteau qui passait tout son temps pour ces gamins. C’était peut-être dégueulasse à dire mais même si je les aime plus que tout, je m’étais habitué à ne les voir qu’une semaine sur deux et je ne sais pas si je tiendrais le coup en les ayant constamment à la maison. D’autant plus qu’ils étaient dans leur phase dans laquelle ils disent non à tout et ils se disputent pour un oui ou pour un non. Les joies des jumeaux. Je me levais difficilement, tenant mon pansement dissimulant mes deux plaies. J’avais en effet reçu hier, deux balles dans le flanc après avoir quelque peu foncé dans le tas lors d’une fusillade après que l’un de mes collègues se soit fait touché. J’étais comme ça, je ne regardais pas le danger. J’attrapais mon flacon de gélules d’anti douleur que le médecin m’avait prescrit en prenant une nouvelle fois pour ne pas trop sentir la douleur. « J’arrive » criais-je au travers de la maison pour prévenir mon visiteur que je l’avais bien entendu. J’allais vite prendre un jean histoire de ne pas recevoir en sous-vêtement. J’avais cette manie de me mettre à l’aise à chaque occasion où j’étais seul chez moi. Je me disais que remettre un t-shirt n’était pas nécessaire d’autant plus que je souffrirais si je devais enfiler un haut, la douleur s’étirant à chaque mouvement de bras. Je me dirigeais finalement vers ma porte d’entrée, regardant par dans le judas de la porte. Je reconnaissais Elyös, l’un de mes collègues et un ami, qui a connu mon frère à l’époque de son service. Je me demandais bien pour quelle raison, il s’était déplacé jusqu’à mon appartement mais je ne me posais pas plus de question avant de lui ouvrir la porte. « Salut ! » Ma porte était grande ouverte alors que je me reculais lui faisant signe d’entrée. « Qu’est ce qui t’amène ici ? »